A l’occasion des ateliers organisés le 23 Juillet 2015, une très bonne initiative de l’Etat qui a fait appel à tous les acteurs intervenants de près et de loin dans l’appui à la réforme du système universitaire en Tunisie.
Des compétences Tunisiennes à l’étranger ont été présentes, des représentants d’employeurs, des enseignants universitaires, des administratifs, des ONG…
La séance a été ouverte par Mr le Ministre de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, par une présentation sommaire des axes stratégiques du projet de réforme.
Après la présentation, des ateliers spécifiques ont été entamés sur la gouvernance dans les universités tunisiennes, la professionnalisation de l’enseignement supérieur, la professionnalisation de la recherche scientifique et la liberté académique.
En présence de plusieurs universitaires et cadre de la profession universitaire, citant Messieurs, Marwen Moussa, Mohamed Joudi, Nabil Karim, Habib Ammari, Mohsen Ayeb, Mokhtar Ben Amara, Ismail Rebai, Mohamed Makni, Slim Ben Farah, Maher Mnif, Khaled Syoud et d’autres, on a soulevé plusieurs questions au niveau de l’atelier sur la professionnalisation de l’ES.
Je mentionne :
– Comment mettre en place les bonnes pratiques pour évaluer la formation des étudiants et améliorer leur employabilité ?
– L’université privée doit être considérée comme menace ou complément à l’institution publique ?
– Mettre en œuvre les bons moyens pour développer la formation par le biais de la Recherche & Développement.
Le problème majeur dont fait face l’emploi en Tunisie et la manque de compétences nécessaires pour répondre aux besoins des employeurs.
La solution se trouve au sein de l’Etat lui-même, La Tunisie possède plusieurs structures d’appui à l’enseignement et plusieurs intervenants dont je mentionne : Les conseils scientifiques, les laboratoires de recherches, les centres techniques, les centres de formation de formateurs et d’ingénierie de formation, les centre de formations continues et de promotion professionnelle et bien d’autres. Avec une bonne coordination entre les différentes entités, il est possible de bénéficier des connaissances des différents acteurs.
Une des solutions que je viens de présenter est la création de structures d’interfaçage entre l’Université et son environnement.
Plusieurs solutions ont été entamées auparavant, comme l’initiative de l’UPMI avec l’ENIS dans la création d’un centre de transfert de technologie qui régit la relation entre l’industriel et les idées de projets innovant émises par l’école et validées par l’industrie, Entre l’APNEK et l’ANETI au niveau de la promotion de nouveaux emplois dans l’économie verte.
Mais, le problème majeur qui freine le développement de telles initiatives est le manque d’Autonomie financière et réglementaire au sein de l’Université.
Il faut le dire, il est primordial d’alléger les contraintes temps afin de faire face à l’évolution du marché de travail.
Donc, il faut voir l’image au complet :
1- L’industriel: a un besoin en compétence énorme pour faire face à la concurrence nationale et internationale, il a une contrainte temps et argent pour assurer la formation des nouveaux recrus et pour investir dans la R&D.
2- L’université possède les compétences nécessaires pour assurer la formation d’étudiants compétents et manipule des laboratoires de recherche de haut niveau.
Il faut une structure qui fait le lien entre ces deux acteurs par le biais de :
– L’identification des besoins en compétences auprès des employeurs (diagnostic, questionnaires, brainstorming…),
– La mise à jour des programmes d’enseignements pour répondre aux changements du tissu économique.
– Réaliser des projets de R&D au sien des laboratoires universitaires au profit des entreprises.
Cette structure collecte ses financements auprès des entreprises en lui offrant une main d’œuvre qualifié lui permettant de maîtriser ces coûts de formation.
Le projet de la réforme est une bonne initiative de l’Etat, pourvue que sa continue et que la mise en place des corrections soit stricte et rigoureuse. Nous appelons, les pilotes de projets de nous tenir au courant de l’évolution de cette initiative.
Par contre, ce que je reproche est la non présence des structures de formation professionnelle qui ont une idée précise sur les problèmes de l’Output des universités et des besoins des entreprises en matière de compétence.
Ces structures peuvent intervenir, selon leurs compétences dans :
– Le diagnostic des besoins en formation et en compétences au sein des entreprises,
– La formation continue des enseignants universitaires,
– La préparation des programmes de formation.
Il est possible d’exiger une qualification et un certificat pour ces centres de formation pour opérer avec l’université.
Dans l’attente de revoir tous mes collègues dans de bonnes circonstances comme celle-ci, je vous souhaite bonne chance dans la mise en place du projet de réforme.
Auteur: Maher BEN HADJ MEFTAH